Ces rencontres atypiques d'expression sociale vous proposent d'aller puiser dans les pratiques artistiques pour ressourcer vos aspirations à faire oeuvre commune. C'est un temps de transmission d'outils et de démarches pédagogiques, un temps d'expérimentation qui consiste à croiser pratiques artistiques et pratiques sociales.

Si c'est le théâtre du quotidien que le PBTM souhaite interpeller, cela ne va pas sans interroger les pratiques économiques. Là où le PBTM s'implante, il cherche à médiatiser les initiatives économiques locales solidaires. Dans le bassin arlésien, un réseau œuvre dans ce sens : le RESSPA (Réseau d’Économie Sociale et Solidaire du Pays d'Arles) qui s'associe  à cette 4ème édition du PBTM. Le mois de l'ESS est un temps précieux de médiatisation des initiatives relevant de l'ESS. Cette valorisation doit pouvoir se construire tant en direction du grand public que pour raviver les liens entre celles et ceux qui animent la dynamique locale de l'ESS. Le PBTM IV se propose comme outil pour mettre en œuvre ce double objectif.

Le territoire arlésien a fait l'expérience que des entreprises à échelle humaine et socialement reliées résistaient mieux à la crise. Qu'est-ce qui favorise la solidarité économique ? Qu'est-ce qui incite à la confiance plutôt qu'à la discrimination, comme par exemple lorsqu'il s'agit d'embaucher _ou pas_ un jeune en situation pré-professionnelle, ou une femme à un poste de responsabilité ? Remettre l'humain au cœur de l'économie, c'est souhaiter faire l'expérience d'un plus d'humanité et de ses bénéfices ; cela va au-delà d'une gestion de compétences. Il s'agit d'être intimement et pragmatiquement convaincu que la collectivité gagne à donner sa place à chacun dans un groupe. Et pourtant, l'égalité démocratique, qui implique que les incompétents aient la même légitimité que les autres à s'occuper des affaires communes, peine à s'incarner dans le théâtre du quotidien.

Se réclamer des valeurs de l'ESS interroge nos pratiques en terme de valorisation des humaines ressources. Ce questionnement peut prendre divers chemins. Élaborer des liens entre gouvernance et qualité de l'emploi ; mettre en scène des situations de travail, ou plus globalement de coopération ; explorer une ressource jusqu'à la reconnaître comme telle, alors même qu'elle aurait pu rester réduite à l'état d'embryon ; ressentir le lien et explorer les aspirations et les craintes que font naitre l'appartenance à une communauté ; accorder des inspirations ; amorcer des gestes communs ; partager un silence...

Edgard Morin invite la France à une cure de jouvence, suggérant qu'une juvénisation ouvrirait de nouveaux champs des possibles pour imbriquer le social et l'économique. Et si nous prenions le temps d'exprimer la part jeune de nous-même, celle qui persiste à vouloir rêver et ré-enchanter le monde ? Et si nous nous laissions surprendre par un corps commun qui ne demande qu'à se développer ?