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Le Plus beau théâtre du monde confirme sa vocation :

Rendre la scène à des femmes et des hommes qui ont du mal à vivre ensemble…

Si ce festival est le Plus beau théâtre du monde, c’est parce qu’il ouvre un espace, une scène, un théâtre à la vie des hommes et des femmes. Non pas pour que cette vie soit représentée par des professionnels du spectacle, mais pour que cette vie sociale soit partagée par ceux qui la font, qu’hommes et femmes échangent points de vue, questionnements, doutes et espoirs.

Risquons un clin d’œil entre le festival et le contrat matrimonial, censé incarner tous les espoirs de vie amoureuse. Le Plus beau théâtre du monde n’est pas un amant que l’on rejoint pour se distraire d’une liaison matrimoniale que le quotidien a teintée d’ennui. C’est ce que l’on reprocherait à des festivals qui créent des espaces conviviaux et festifs qui sont des parenthèses dans une vie sociale que l’on rejoint ensuite, rechargés par ce temps de vacance. Le Plus beau théâtre du monde crée au contraire un espace, certes convivial, mais dans le cadre duquel on interroge, par le biais d’expérimentations collectives, notre façon d’être en lien ou pas avec les autres. Comme deux époux s’interrogeraient ensemble sur leurs difficultés communes, plutôt que d’y mettre un terme ou d’aller chercher ailleurs un désir capable d’alimenter leur union... Ce festival s’inscrit donc dans le courant de la démocratie participative : il s’agit de se confronter au défit du mariage social que représente le contrat démocratique, et donc à notre difficulté de vivre ensemble.

Le Plus beau théâtre du monde pour mettre en œuvre une :

Utopie

Ou comment investir la fonction sociale de l’art ? Il s’agit, au moyen de la pratique artistique, de créer un espace éphémère pour interroger la façon que nous avons de vivre ensemble : le recours à l’art pour interroger la société. Le festival s’affirme ainsi comme un lieu où les festivaliers sont directement invités à puiser dans les ressources artistiques pour mieux comprendre et agir sur leur vie en société.

Ambition

Si le superlatif « plus beau » dénonce l’esprit de concurrence à la réussite, au plus beau spectacle, à la plus belle prestation, notre souhait est de déplacer l’attention au résultat vers le processus de création, en se donnant le temps du tâtonnement et de l’expérimentation collective, en même temps que le droit à l’erreur et à l’imperfection. L’ambition cachée est donc de motiver l’émancipation et l’intérêt pour les pairs comme pour le bien commun, et donc, la participation au changement social.

 

 

L’épreuve du feu d’une seconde édition :

Le festival répond bien à une nouvelle demande sociale

La biennale du PBTM a pour objectif de contribuer à la diffusion de nouvelles pratiques culturelles démocratiques, en conjuguant pratique artistique et action collective. Elle tient son appellation à la place qu’y occupe le théâtre-forum. Augusto Boal, fondateur du Théâtre de l’Opprimé, a  animé un stage pour la 1e édition du festival ainsi que la 1e tentative de « théâtre législatif » sur le territoire national. Mais le théâtre n’est pas la seule pratique se prêtant à l’interactivité créative : danse, chant, etc.

Le public local s’est développé de façon très significative tant comme participants aux stages et ateliers qu’aux soirées. Si le caractère innovant de ce petit festival avait peut être justifié un public plutôt national d’aficionados lors de sa 1e édition, celui de la seconde édition est largement majoritairement local. Il est intéressant de noter que le festival tend également à devenir un rendez vous pour le public régional.

 

La pérennité du projet : entre projet culturel de territoire et cohérence associative

Contribuer, de manière festive, à la diffusion des nouvelles pratiques de démocratie participative : c’est la haute prétention de ce petit festival. En effet, l’association œuvre toute l’année auprès de professionnels et d’usagers des services publics dans le cadre de projets spécifiques. En créant le Plus beau théâtre du monde, notre intention était d’offrir au grand public l’opportunité de découvrir (et pour certains, de consolider) des pratiques innovantes qui répondent à différents besoins relevant du « vivre ensemble » : participer à la vie de la cité, mettre en œuvre des actions collectives, travailler en partenariat authentique, etc.

Nous souhaitions aussi contribuer à certaines prises de conscience au sujet du rôle que chacun joue, que chaque acteur prend ou refuse de prendre dans le théâtre social. La société est en effet traversée de crises qui conduisent au sentiment d’impuissance, au repli sur soi ou sur des petits groupes d’appartenance, au déni de la violence, à la défiance vis-à-vis des pairs, des institutions républicaines et des figures d’autorité. Si beaucoup condamnent leurs élus, considérés comme responsables de la situation, c’est probablement pour cacher qu’ils se sentent eux-mêmes impuissants. Il est selon nous essentiel que chacun prenne sa part de responsabilité et cesse de minimiser sa propre capacité de changement. Nous pensons ainsi contribuer, à un petit niveau, modestement, auprès de quelques festivaliers, à réactiver la confiance qui est la base du contrat fondateur de la démocratie.

 

Les femmes à l’honneur pour une égalité de genre

Comme au sein du conseil d’administration de l’association porteuse du festival (ATIC) où la gente féminine est largement représentée, y compris aux postes décisionnaires, le festival fait fort de valoriser les compétences de femmes de la région. Ainsi, les ateliers de découverte ont été animés par des femmes : Elisabeth Kersteen, Paule Ducourneau, Andreine Bel.

 

Les évaluations qui suivent sont pour partie nourrie des résultats d’un questionnaire (4 pages) remis aux stagiaires en fin de stage.

 

 

le stage de théâtre forum animé par sanjoy ganguli

           Saint Michel l’observatoire du 4 au 8 juillet 2007

Nous sommes fiers d’avoir pu à nouveau inviter Sanjoy Ganguli, fondateur du plus grand mouvement du Théâtre de l’Opprimé au monde avec plus de 1000 acteurs et actrices, le Jana Sanskriti. Sanjoy Ganguli était accompagné d’un interprète particulièrement bien adapté à la situation puisqu’il s’agit de Julian Boal, lui-même très impliqué dans la diffusion de cette pratique théâtrale inventée par son illustre père Augusto Boal. Il est important de souligner que Julian Boal est également cofondateur de ce festival.

 

Nombre de participants : 34 personnes

Objectif général :

 Travailler sur les aspects esthétiques, poétiques et symboliques de nos mises en scène de théâtre forum.

 Créer une mise en scène qui sera jouée en clôture du festival.

 Apprendre et/ou approfondir les techniques de théâtre forum.

Objectifs spécifiques :

Produire des saynètes de théâtre-forum de qualité en peu de temps.

Explorer et comprendre le langage du corps à travers jeux et exercices.

 Créer l’espace pour que les participants puissent agir émotionnellement et rationnellement sur plusieurs problèmes au niveau social et individue

Enseigner des techniques pour développer les aptitudes à construire de puissantes images de la vie.

Structurer une pièce avec un fort sens de l’esthétique à travers l’exploration des abstractions, des symboles.

 

Evaluation de la formation par les stagiaires :

 

L’INTERVENANT, Sanjoy Ganguly a été vivement apprécié pour sa compétence, son écoute, la qualité de son attention, son investissement, son déterminisme et son engagement.

Il a su s’adapter à son public ; certains n’ayant aucune expérience du théâtre forum, il a dû privilégier l’apprentissage des techniques et ce au détriment du travail sur l’esthétique et la mise en scène. Certains stagiaires ayant déjà une certaine expérience et attirés par cet objectif l’ont un peu regretté même s’ils disent avoir beaucoup appris.

Sa  PEDAGOGIE a été l’objet de beaucoup de louanges : excellente, surprenante, intéressante, complète, passionnante, bien équilibrée entre explication et action, facile à comprendre, reflétant sa richesse intérieure.

Sanjoy a été un bon guide pour nous aider à choisir nos personnages, à les affiner, à retenir les techniques adaptées aux situations de conflit choisies pour le spectacle du dimanche soir.

Il y a eu une bonne progression des jeux à la production.

La  REGULATION  DU  GROUPE a été bonne, pour la majorité exprimée , mais rendue difficile par le nombre trop important de stagiaires, la grande hétérogénéité du groupe et la barrière de la langue.

C’est d’ailleurs pourquoi la complicité de Sanjoy et de Julian est apparue précieuse.

Tous les stagiaires n’ont pas ressenti de la même façon le besoin de ¼ d’heure de pause et beaucoup soulèvent le problème de la gestion du temps avec les retards notamment.

Sanjoy a su cependant apaiser les tensions soulevées par ces différents facteurs et générer « une belle progression dans la dynamique du groupe avec une montée en jouissance très significative ». Il faut dire que la diversité du groupe était aussi sa grande richesse, que chacun était venu pour travailler et avait à cœur d’apprendre dans la bonne humeur. Quelques stagiaires regrettent de ne pas avoir eu « d’espaces pour s’exprimer sur leur ressenti après les exercices » avec Sanjoy.

D’AVIS  GENERAL, le stage a beaucoup apporté tant du point de vue du travail que des rencontres

 

atelier « quand la parole circule  »  avec elsa bonal

Nombre de participants : 40 personnes

Objectif général :

Favoriser l’engagement des festivaliers par une sensibilisation au dialogue conflictuel

Objectifs spécifiques :

  • être capable de travailler avec quelqu’un avec qui on n’aurait pas choisi de travailler
  • être capable d’aider l’autre à s’exprimer par la qualité de l’écoute et du questionnement
  • être capable d’énoncer ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas dans ce stage.

Evaluation par les stagiaires :

L’objectif était intéressant, la méthode attrayante mais le déroulement de l’atelier a souffert du trop grand nombre de participants. Le temps alloué a été jugé trop court car il y a eu les présentations puisqu’il s’agissait de la 1° activité en commun. Cela a donc généré une certaine frustration chez les participants.

 

atelier «  quand le corps symbolise » avec paule ducournau et arielle

 

Nombre de participants : 14 personnes

Objectif général :

Travailler sur les métaphores et la poétique corporelle.

Objectifs spécifiques :

Permettre à chaque participant d’utiliser ses propres métaphores

Améliorer l’écoute et le respect de l’autre afin que le groupe porte le voyage de chacun

Exprimer son ressenti jusqu’aux profondeurs, accompagné par une ritournelle de questions accoucheuses

Accueillir et accompagner les expressions des émotions ; prendre en compte le ressenti de l’autre

Etre plus attentif au langage du corps.

Evaluation par les stagiaires :

Des explications claires et l’installation d’un climat favorable ont aidé à lâcher prise et à se sentir accompagné dans notre voyage au pays des métaphores sans avoir l’impression d’être jugé. Grâce à la participation active  de chacun, cet atelier s’est révélé être un grand moment de partage au cours duquel tous ont été très impressionnés.

Ouvrage de référence utilisé par l’intervenant

« Des métaphores dans la tête » de James Lawley et Penny Tompkins  chez Inter édition

 

atelier « quand la voix rencontre » avec elisabeth kersteen

 

Nombre de participants : 30 personnes

Objectif général :

Créer du lien, établir des relations à partir du chant.

Objectifs spécifiques :

Développer l’attention et l’écoute de soi

Apprendre à tenir compte de l’autre

Sentir les différentes phases de la relation : approcher, intervenir, rebondir, quitter…

Apprécier les nuances dans la démarche de relation

L’exercice : il consistait à envoyer, recevoir, cueillir, accueillir les sons émis par nos voix par groupe de 2 d’abord puis au centre du grand groupe.

Evaluation par les stagiaires : Une installation confortable, une lumière tamisée, une ambiance feutrée, une voix douce accompagnée par le son d’un oud ont créer un climat de détente, permit un travail relationnel et un travail sur soi surprenant et de grande qualité.

 

 

LES  LABORATOIRES  SOCIAUX

 

danse-forum animée par andréine bel et proposée par le collectif expérimental de Lambesc

 

Nombre de participants : 50 en début de soirée

Objectif général :

Expérimenter les différentes facettes relationnelles dans l’expression chorégraphique.

Objectifs spécifiques :

Créer le désir d’entrer en relation par la danse

Susciter des tentatives de rencontre, d’échange, d’harmonie, de séduction, de rejet, de conflit en dansant

S’exprimer sur le ressenti de ces expériences

Evaluation par les stagiaires :

Invités à se détendre puis à se concentrer et enfin à intervenir dans la chorégraphie présentée par les danseurs en essayant de les rencontrer. Ce fut un beau travail, très harmonieux, ressenti comme un espace de liberté et fort apprécié puisqu’il s’est prolongé très tard dans la soirée et a convaincu un grand nombre de stagiaires.

 

théâtre-forum de fin de stage

         Dimanche 18 h

 

Vu l’hétérogénéité du groupe et le travail réalisé durant le stage, Sanjoy nous a finalement proposé de former 4 groupes devant réalisé chacun une scène de théâtre forum.

1° groupe de 6 participants dans « scène de famille » :

Camille, en fin d’études d’assistante sociale vient annoncer à sa famille qu’elle attend un bébé et présenter son compagnon marocain. Le père est raciste.

Félix expérimente pour la 1° fois le rôle de joker.

2° groupe de 10 participants dans le cas d’une fusion d’entreprise qui entraîne licenciements et dégraissage :

Sont en scène les travailleurs à la chaîne, le maire de la commune, les patrons des 2 entreprises, le banquier et le ministre du travail.

Le joker est assuré par Sandrine.

3° groupe de 7 participants : illustre le cas d’emplois aidés qui doivent devenir productifs sinon ils disparaîtront. Sont en scène les cueilleuses, leur animatrice, le responsable du groupe, le conseiller général, sa secrétaire et le journaliste local.

Nathalie s’est essayée dans le rôle du joker.

4° groupe avec 6 participants :

La construction de la ligne TGV entraîne une expropriation de paysans reclassés sans ménagement en ville avec l’assentiment du médecin du travail. La secrétaire harcelée, semble, elle, prête à tout accepter pour conserver son emploi.

C’est Monique qui assure avec expérience le rôle du joker.

 

Evaluation des stagiaires :

La préparation et la réalisation de cette prestation se sont révélées importantes pour chaque stagiaire puisque aucun ne s’est dérobé. Ils ont été ravis de produire une réalisation collective.

Cela a été l’occasion d’échanges d’idées et de points de vue sur la mise en application des techniques et conseils reçus. Ils ont pu mesurer les difficultés pour obtenir un rendu attrayant et évaluer le chemin qu’il leur reste à faire. Ils se sont bien rendus compte par exemple qu’un excès de dialogue avait nui à la compréhension de la scène des emplois aidés alors qu’au contraire la statue collective bien pensée, riche en symboles dans la scène finale de la construction du TGV était très parlante.

Ils ont regretté que la plupart des scènes aient manqué d’esthétique sauf peut être la scène des travailleuses à la chaîne avec une belle prestation de chant par Béatrice.

 

Le public :

La population locale s’est bien mobilisée puisque la salle comptait une centaine de participants avec des spect’acteurs  très actifs qui sont venus volontiers prendre la place d’un acteur pour faire des propositions. On voyait dans la salle des personnes trépignantes et pressées d’intervenir et parfois avec beaucoup d e conviction, d’autres qui en mouraient d’envie mais qui n’ont pas pris le risque d’intervenir. Cette soirée a été l’occasion d’un échange intéressant avec le public. Nous avons aussi pris conscience de l’importance du rôle de joker.

 

les soirees de theatre-forum

Chaque théâtre-forum était proposé par une troupe amateur de la région PACA.

Evaluation des stagiaires :

Ces soirées de théâtre-forum ont été vécues comme des temps de rencontre, de convivialité importante. Elles ont permis de découvrir des groupes très différents d’intervenants, des problématiques variées qui appelaient plus ou moins d’opposition. L’importance du rôle du joker a été aussi souvent soulevée. Les participants ont aimé pouvoir échanger leurs impressions, leurs ressentis avec les intervenants. La variété des réactions et des propositions faites ont parfois surpris et donner lieu à  d’intéressantes discussions. Les stagiaires remercient en tout cas les participants pour leur enthousiasme et leur foi à vouloir partager leurs valeurs sans animosité.

Unanimement les stagiaires ont regretté que l’horaire prévu pour ces soirées n’aient pas pu être respecté et suggèrent pour une prochaine fois de nommer des « maîtres du temps ». Le retard a été vécu par certains comme un manque de respect des spectateurs et une source de fatigue engendrant moins de participation.

A l’issue de ces soirées, nous nous sommes finalement dits qu’il fallait être attentif au fait que la démarche de théâtre-forum ne soit pas une transmission de bonnes pratiques mais bien un espace de réflexion collective (attention au théâtre-forum messianique où la solution est présente sous forme de message induit).

 

« Coquille à louer ou à lôtir »  Le mercredi 4 juillet à 20h30

Théâtre forum sur le problème du logement proposé par un groupe constitué d’habitants du Pays de Forcalquier. Ils ont participé régulièrement aux 12 séances de l’atelier annuel animé par Elsa Bonal.

Thème de la pièce :

Le logement, un problème collectif qu’on aborde souvent individuellement. La pression foncière, l’absence de dispositif pour préserver la résidence permanente, la multiplication des résidences secondaires, les oppressions réelles ou fantasmées, les boucs émissaires à qui on fait porter la culpabilité de la situation : les résidents secondaires, le maire… les logements vacants, les nouveaux modes d’habitat (auto construction), les stratégies d’acteurs qui accentuent la tendance du marché, les résidents permanents ne peuvent plus acheter, les villages se vident de leurs commerces et de leur dynamisme, le chômage 30% pèse de plus en plus lourd.

Scénario :

Une mère isolée est contrainte de quitter son logement insalubre que les propriétaires (un couple de Marseillais) ne peuvent pas rénover faute d’argent.Elle tape à toutes les ^portes : mairie, assistante sociale, gîte à louer, propriétaire de logement vide, office HLM …rien n’aboutit !

Public :

Cette 1° soirée s’est déroulée devant 80 personnes, elle a été bien accueillie et a déjà permis une bonne circulation de la parole. La scène des volets a été particulièrement appréciée parce qu’elle symbolisait bien l’échec et ce, avec poésie.

 

 

« Et pourtant elle tourne »                 le jeudi 5 juillet à 20h30

Un sujet sur l’environnement proposé par les échomédiens de Cannes, groupe de 8 personnes qui participent à un atelier annuel animé par Mickael Davignon.

Thème de la pièce :

Ont été abordés les problèmes de l’eau et de la consommation.

Deux petits scénarios successifs :

Un groupe de randonneurs pique-niquent au bord de l’eau, une tension s’installe car certains jettent leurs déchets dans la rivière.

Une famille très consommatrice de télévision reçoit la visite de la fille aînée plutôt « écolo » et partisane de la culture livresque.

Public :

Ce soir là, la salle était également bien remplie (environ 80 personnes) avec un public assez sensibilisé aux bienfaits de l’écologie. Ils ont échangé leurs convictions.

 

« Handi  Pacap »            le vendredi 6 juillet à 20h30

Un sujet sur le handicap proposé par Euphorum, un groupe de 7 comédiens de Meyrargues.

Thème de la pièce :

La place de la personne handicapée à la maison et dans le monde du travail.

Scénario :

Une jeune femme, bien diplômée, se retrouve en fauteuil roulant suite à un accident. Elle supporte mal que son mari l’assiste autant dans la vie quotidienne et elle décide de rechercher un travail.

Public :

Des gens sont venus de loin pour assister à cette soirée (Bonnieux par exemple) ; certains sont particulièrement concernés par le sujet et participent volontiers à la discussion qui a suivi la représentation.

Plusieurs spect’atrices  interviennent dans la pièce et font des propositions qui ont donné un échange très fructueux par la suite avec la comédienne. Elle a évoqué par exemple que le fait qu’on lui ait cédé la place généreusement dans la scène de la recherche d’emploi l’avait vexée car elle s’était sentie rabaissée. Elle s’était sentie victime une 2° fois. «  Il faut avant tout créer la relation pour que l’autre puisse s’exprimer et non pas trouver la solution à sa place ».

 

 

 

 

 

les stagiaires, qui sont-ils ?

 

Pour sa 2° édition, le PBTM peut se féliciter d’avoir accueilli un nombre suffisamment important de stagiaires (34) pour pouvoir fonctionner en autofinancement, le festival n’ayant sollicité aucune forme de subvention.

Les stagiaires sont pour la plupart des personnes qui connaissent déjà le théâtre-forum (à la différence du public des soirées qui le plus souvent le découvrait) soit pour avoir participé à un atelier annuel ou au festival 2005, soit pour avoir participé à un théâtre-forum en spectateur, soit pour avoir lu des ouvrages à ce sujet.

Leurs attentes : « à travers un travail collectif, découvrir, mieux comprendre, approfondir le théâtre-forum et améliorer l’esthétique de la pratique » ; « apprendre des techniques et progresser au niveau du rendu du ressenti et de la maîtrise de l’émotivité » ; « s’ouvrir aux autres, curieux de découvrir d’autres fonctionnements face à des situations de conflit et être ensuite plus efficaces dans leur travail. »

Nous avons honoré notre objectif quant à la diversité de profil des stagiaires.

Diversité de genre : 25 femmes qui est le public le plus courant dans les stages mais quand même 9 hommes.

Diversité générationnelle :

La fourchette est large, de 24 à 70 ans avec une moyenne d’âge de 44 ans. Ceci illustre que ce festival a été une remarquable occasion de travail intergénérationnel. Les très jeunes étant malheureusement exclus car il faut disposer d’un certain budget pour pouvoir s’inscrire au stage (un financement complémentaire rendrait possible un tarif réduit spécifique à ce public jeune). On pourrait être tenté aussi de considérer que la maturité des stagiaires montre  le sérieux de la démarche du théâtre-forum. En tout cas éclairés par leur vécu professionnel, il semblerait qu’ils voient dans ces pratiques des pistes pour modifier leur pratique professionnelle.

Diversité professionnelle : 

Un profil professionnel intéressant avec un maximum de participants du secteur social (10), ce qui confirme la vocation sociale de ce festival.

Celle-ci se lit également à travers la participation conséquente de personnes sans activité professionnelle (7 dont 1 étudiant, 3 retraités et 3 autres) ; le festival peut être considéré comme un outil d’intégration sociale. La participation au stage concourt à l’insertion sociale d’un certain public notamment des retraités : redynamisation personnelle, valorisation des compétences, développement des capacités à nouer des relations de coopération avec les pairs. Pour d’autres, le stage est une formation qui facilite l’insertion professionnelle.

Le secteur culturel (7) est aussi bien représenté avec une bonne part d’acteurs professionnels ce qui montre la qualité artistique de nos propositions.

Le secteur pédagogique (7) est également important, preuve que les enseignants et assimilés sont intéressés par les techniques de théâtre forum et pensent qu’elles peuvent être appliquées voire adaptées avec les enfants et les adolescents.

Enfin, les métiers de l’environnement investissent nouvellement ces formes de participation (2 stagiaires).

Cette diversité montre que le théâtre s’est démocratisé et peut être utilisé par divers professionnels dans le cadre de leur activité. Elle révèle aussi une grande hétérogénéité quant à la formation de base.

Origine géographique : la vocation régionale du festival se confirme

Une forte proportion de stagiaires, les ¾ pratiquement venant de la région PACA (26) montre l’impact des ateliers annuels de théâtre-forum tant dans le Pays de Forcalquier (8 stagiaires) qu’ailleurs dans la région.  Cela démontre une bonne implantation locale du festival.

L’autre partie des stagiaires provient de différentes régions françaises (3 de la région parisienne et 5 d’autres régions), cela démontre la bonne qualité de notre offre culturelle puisqu’elle a justifié des déplacements conséquents.

Le fait qu’un certain nombre de stagiaires (5) ayant déjà participé à la 1° édition du festival en 2005, participe à nouveau prouve qu’ils ont apprécié la qualité de la formation donnée par Sanjoy Ganguli.

 

l’aspect logistique et économique : la force du bien commun

La 2nd édition s’est faite sans moyens financiers. L’association hésitait à renouveler une expérience qui avait été très riche humainement mais qui avait mobilisé énormément de moyens bénévoles ; et qui n’était pas son cœur de métier. C’était en 2007, le résultat des élections nationales en a décidé autrement. Le festival a bien eu lieu et a su relever le défi de son autofinancement. L’accueil fort bienveillant de la municipalité de Saint Michel l’Observatoire a permis de continuer d’offrir un cadre exceptionnel aux festivaliers.  En assurant une mise à disposition gratuite de biens publics, la commune a rendu possible cette édition. De plus, en mettant à disposition un terrain de camping elle a permis à des stagiaires peu argentés de participer au festival.

Ce que le festival a perdu en matière de finance, il l’a gagné au niveau humain. Ceux qui avaient participé à l’atelier nomade pendant l’année qui a suivi la 1e édition se sont mobilisés pour aider les membres de l’association à organiser la 2nd édition. Sans le bénévolat des volontaires de l’association et des participants au festival, celui-ci n’aurait bien sur pas été possible mais n’aurait pas non plus revêtu les couleurs qui ont été les siennes. Les petits-déjeuners ont permis aux bénévoles de partager des moments privilégiés autour des confitures exceptionnelles offertes par Marie-Jo, une habitante de la commune.

Enfin, il faut souligner la plus value économique que représente le festival pour la localité d’accueil : une quinzaine de stagiaires ont été hébergés dans les chambres d’hôtes, tous ont pris des repas aux restaurants, faits leurs courses dans les magasins. Un partenariat avec la coopérative Akwaba a offert à ce commerce local une rémunération inespérée et une visibilité de sa commercialisation de produits issus du commerce équitable auprès du public local.